Le 28 aout dernier le Parc Archéologique de Cassinomagus ouvrait ses portes à une manifestation peu banale, une rencontre conviviale en deux temps de partage et d’échange entre 5 scientifiques internationaux et le grand public à propos des récents développements des recherches concernant l’Impact de météorite qui a bouleversé le paysage local il y a 200 millions d’années.
C’est une première qui réunissait, habitants, maires, élus et représentants territoriaux des deux côtés de la « frontière » administrative entre Haute Vienne et Charente, venus en nombre à la rencontre des spécialistes de ce phénomène unique qui confère une valeur unique à leur territoire.
En introduction, Fabien Habrias, élu local et président du CIRIR, a rappelé le contexte de cette manifestation. Elle s’inscrit dans le cadre des travaux « grand public » du CIRIR, structure associative unique en France par son objet et son fonctionnement. Conçu et dirigé par Philippe Lambert, soutenu par les collectivités locales, le CIRIR rassemble et coordonne projets et initiatives dédiés à la valorisation au sens le plus large du patrimoine unique que constitue notre impact national. Comme le rappelle Philippe Lambert, cette mission s’inscrit tant au bénéfice de la communauté scientifique mondiale qu’à celui du public et des territoires, à l’échelle locale, nationale et internationale. Cette soirée en est une illustration. Les intervenants comme le Parc Archéologique qui recevait, sont tous associés au CIRIR et partie prenante dans cette aventure, de même que le public venu en nombre pour la circonstance.

En premier lieu, Philippe Lambert a présenté ses collègues du CIRIR et le motif de leur venue sur le site, à savoir un mini congrès scientifique portant sur le même thème que celui de la soirée. Il s’agit d’éclairer les circonstances de la collision de l’astéroïde, en particulier la question de l’environnement géographique des lieux.
La récente campagne de forages scientifiques du site remet en effet en question les idées qu’on se fait jusqu’à présent, tant sur cet environnement que sur l’âge et la taille du cratère. Jens Ormö, directeur de recherche au centre d’astrobiologie de Madrid a présenté les arguments qui suggèrent que l’impact de l’astéroïde s’est produit non pas sur terre mais sous une épaisseur d’eau conséquente, au moins 200 m… On savait par les publications de Philippe Lambert que l’impact avait pu mobiliser la mer par une implantation « littorale », sur Terre mais en bordure de mer. Là il semblerait qu’on soit totalement sous la mer. Or cette situation semble a priori difficilement conciliable avec les données de paléoenvironnement pour l’époque présumée de l’impact, ce que nous disent Sylvie Bourquin, directrice de recherche au CNRS et Jean-Baptiste Cherfils, doctorant au sein de l’équipe « Paléoenvironnement » à l’Université de Rennes que dirige Sylvie Bourquin. Ces derniers ont également parlé des grands changements climatiques que la Terre a connu à la période de l’impact, lesquels, ressemblent à beaucoup d’égards, à ceux que notre planète connait aujourd’hui.
Après les exposés et la discussion en salle, tous les participants ont été conviés à retirer leur panier picnique et à se retrouver sous le chapiteau installé en contre bas dans le parc, ou des tables les attendaient, ainsi que des posters installés par les chercheurs, ce qui a permis aux discussions et échanges entre les experts et le public de se poursuivre jusque vers 23h.
Assurément une « expérience » réussie que cette soirée d’échange avec le public, expérience que le le CIRIR prévoit de renouveler régulièrement sur d’autres thèmes à Cassinimagus et en une variété de lieux sur le territoire de l’astroblème, à la faveur des visites et événements qu’il organise dans le cadre de ses activités.



Une réflexion au sujet de « Lorsque notre impact national continue de faire parler de lui… »
Les traces d’eau de mer dans le cratère remettent en question la date de l’impact. Mais se pourrait-il que le cratère ait été submergé par le reflux de l’eau de mer? Sur des sites dédiés à la météorite de Rochechouart, je lis que l’explosion a généré des vents avoisinant les 2000km/h. De tels vents ont forcément déplacé d’énormes quantités d’eau qui revenant devaient avoir l’énergie pour submerger le cratère…