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2018-05-Sarah et Peter, de Chassenon, ont accompagné les scientifiques et les étudiants venus de l’Europe à Rochechouart dans le cadre de leur travaux et/ou formation sur les grands impacts dans le Système Solaire.

200 millions d’années, 40 chercheurs et étudiants, 2 à 6 jours d’observation sur le terrain, 510 mètres de forages, ce sont les principaux chiffres de la dernière visite d’une délégation de chercheures et d’étudiants sur le site de l’Astroblème de Rochechouart.

Les délégations de scientifiques s’enchainent sur le site de l’astroblème depuis la fin des forages réalisés le quatrième trimestre 2017, lesquels ont permis d’extraire 510 m de carottes dans 8 des sites de la Réserve Naturelle. En Mai dernier, ce sont 40 chercheurs et étudiants de Suède, d’Espagne et de Belgique qui sont venus visiter les lieux de forage, les diverses carrières situées sur l’astroblème, ainsi que l’échantillothèque du CIRIR, en plein travaux à Rochechouart, où sont stockées les précieuses carottes.

2 novices, Sarah et Peter habitants du site ont accompagné cette délégation et ont vu la région et les sites d’un autre œil grâce aux explications de 2 géologues d’exception : Philippe Claeys et Phillipe Lambert. Le premier est responsable des équipes de recherche en géochimie et en géologie planétaire des Universités de Bruxelles, Gand et Louvain, le second est directeur du CIRIR, conseiller scientifique et la Réserve et a entre autre dirigé les forages réalisés en 2017.

Entourés de ces 2 « pointures », les étudiants ont pu prendre la mesure du site et de son exceptionnel potentiel scientifique :

les 200 millions d’années qui nous séparent de l’impact ont permis de « nettoyer » la zone en enlevant les dépôts sédimentaires postérieurs à l’impact qui ont pu remplir le cratère, découvrant ainsi les produits de l’impact et notamment des laves comme à la carrière de Montoume, des brèches à débris fondus comme à Chassenon, formidable lieu d’interaction entre la géologie, les hommes et le patrimoine (le site des termes de Chassenon – 1er siècle – est construit en brèche issues des carrières de l’astrobleme), et découvrant aussi localement le plancher du cratère avec des roches broyées notamment en contrebas de Pressignac, qui attestent de la remontée du fond de la cavité après l’impact

Les journées de visites s’achèvent sur une conférence :

Ph Claeys reconnait le caractère unique et peu étudié de l’astroblème offrant un large éventail de découvertes. Il fait aussi le parallèle avec le site de Ries en Allemagne où a été développée une activité de géo-tourisme en partenariat avec le musée d’histoire naturelle de Berlin dans un cadre de transmission de savoir.

Ph Lambert s’est focalisé sur les forages effectués lors de la campagne de 2017. Comme ceux réalisés dans l’impact de Chicxulub au Mexique, les forages de Rochechouart sont une opportunité unique pour étudier les grands impacts et leurs conséquences. Les carottes gérées par le CIRIR pour le compte joint de la Réserve naturelle et de la communauté scientifique internationale sont destinées à être échantillonnées et partagées à travers les scientifiques internationaux qui les analyseront sous divers critères : chimique, géologique, radiométrique, Les résultats des analyses seront ensuite regroupés et permettront aux scientifiques d’émettre des hypothèses sur la formation du système solaire, des planètes, et pourquoi pas sur l’arrivée de la vie sur Terre. Tout comme Ph Claeys, Ph Lambert considéré l’astroblème comme un formidable tremplin de transmission de savoir.

Finalement les 200 millions d’années qui nous séparent d’un événement qui a tout détruit dans un diamètre de 400 km, a permis de rapprocher des scientifiques chevronnés, des thésards et des étudiants dans une démarche de transmission du savoir, signe que l’astroblème de Rochechouart a surement de beaux jours devant lui.